Chevigny-St-Sauveur, la campagne agricole...

Publié le par Bernard

Avant son expansion la commune de Chevigny-Saint-Sauveur avait une vocation surtout agricole.

Les familles cultivant la terre étaient nombreuses mais petit à petit 5 fermes principales se sont partagé le territoire qui recouvrait en totalité 1211 hectares dont à l’origine 286 hectares de forêt.

Voici donc ces fermes.

Commençons par celle qui dépendait du château, la seule existante encore en 2016.

 

La Ferme du château.

La Ferme du château

La Ferme du château

La ferme du château située au bout d’un chemin en impasse, à l’abri du mur du château et entourée d’un écrin de verdure est à l’écart de la circulation du bourg.

La ferme du Château est la propriété de la famille Laly, Mme Marguerite Perrin épouse de M. Joseph Laly était née à Chevigny avant la guerre de 14/18.Ses petits enfants sont les propriétaires encore en 2012.

La ferme est exploitée depuis le printemps 1958 par la famille Père. Pierre Pere avait succédé à la famille Fevre/Guyon. A cette époque les terres cultivées représentaient une surface de 165 ha, et 30 ha complémentaires ont été acquis par la mise en valeur de friches. Le développement immobilier de la commune a réduit progressivement les surfaces réservées à l’agriculture ; ainsi la ferme du Château ne dispose plus en 2012 que de quelques 140 ha de terres cultivables sur le territoire de Chevigny-Saint-Sauveur. Elle est actuellement exploitée en GAEC par Olivier Pere et Sylvain Bourguignot.

Alors que le précédant exploitant, M. Guyon, avait installé un important élevage de porcs dans les locaux de la ferme, à compter de 1958 Pierre Pere a orienté toute son activité vers la polyculture. L’élevage n’était destiné qu’à la consommation familiale et aux proches.

La production se répartissait entre :

  • les cultures céréalières (blé, orge, maïs)
  • les plantes oléagineuses (tournesol, colza)
  • les betteraves sucrières dont la récolte s’échelonnait d’octobre à janvier et étaient traitées par la sucrerie d’Aiserey. Cette culture a été abandonnée en raison de la fermeture de la sucrerie en 2007 suite à la réforme de l’organisation commune du marché du sucre décidée au niveau européen.
  • accessoirement la ferme a également produit pendant une dizaine d’années des oignons destinés aux usines de déshydratation d’Auxonne.

Des anecdotes :

La ferme a gardé jusqu’aux environs des années 1980 une vache, qui permettait à la famille et à quelques privilégiés, qui se reconnaîtrons, de boire du lait frais. Marguerite Pere la trayait matin et soir.

L’automne 1965 a été particulièrement pluvieux : le 30 septembre 1965 de graves inondations ont touché la région de Dijon où il est tombé 100 mm de pluie en 24h. Les rivières de la commune ont débordé et inondé plusieurs quartiers. Ainsi La Norge et la Rivière Neuve ont inondé les bâtiments et cours de la ferme, mettant en péril les récoltes stockées dans les silos. Dans un élan de solidarité les agriculteurs du secteur ont porté main forte à Pierre Pere lui permettant de sauver une grande partie des récoltes. Cette même année l’état des terres ne permettait pas de faire la récolte mécanique des maïs, l’armée est venue aider à la cueillette manuelle des panouilles (épis des maïs).

La Ferme du Château inondée

La Ferme du Château inondée

Jusque dans les années 1970 le piochage et l’arrachage des betteraves étaient réalisés manuellement. Au printemps et à l’automne une équipe de 3 ou 4 ‘’piocheurs’’ italiens ou espagnols venaient exécuter ses taches particulièrement difficiles, l’arrivée de ses travailleurs venus de loin était l’occasion d’échanges enrichissants.

La ferme était accueillante : Mise à part les œufs, le lait et les volailles qui étaient vendus à quelques habitués ; il n’était pas rare que des enfants viennent chercher une botte de paille ou du grain pour leurs animaux, un enfant s’est même présenté avec un gant de toilette pour « acheter » du blé pour aller à la pêche. Il y avait aussi les naufragés des chemins creux, ces automobilistes imprudents qui s’étaient enfoncés si loin dans la forêt jusqu’à se trouver enlisés et dont le seul recours était la bonne volonté de l’agriculteur et de son tracteur.

La Ferme Gueniffey

Elle se situait tout de suite après le mur du château, tout contre la propriété bourgeoise voisine.

La superficie exploitée (assez importante) n’a pas pu être retrouvée. La ferme et les terres appartenaient à une famille vivant dans une autre commune. Félix Gueniffey et son épouse l’on exploitée avant que le fils, Jean-Pierre ne reprenne l’affaire. Comme souvenir local, à l’époque de la guerre, de nombreux villageois y venaient chercher leur lait Dans les années 2000 les locaux ont été transformés en habitation.

L'ancienne Ferme Gueniffey

L'ancienne Ferme Gueniffey

La Ferme Rémond

C’était celle que l’on découvrait à l’entrée du village. Cette ancienne photo permet de la situer. Aujourd’hui les locaux ont été transformés en Hôtel de Ville.

La famille Rémond a repris la ferme en 1946. Roger Rémond adjoint à Chevigny-Saint-Sauveur en 1953, puis plus tard, Maire de Quetigny créateur de la ville nouvelle voisine et son épouse exploitaient cette ferme. Ne comprenant qu’une petite superficie de terres cultivables (environ 40 ha) les bâtiments de ferme furent vendus en 1960 pour l’ouverture du magasin des Coop et pour y loger des classes scolaires.

La Ferme Rémond au début du XX° siècle

La Ferme Rémond au début du XX° siècle

La culture des céréales, des betteraves à sucres et quelques légumes (choux pour la choucroute) étaient les productions principales. Des vaches aussi, fournissaient du lait.

Le cultivateur, Roger Rémond choisi donc d’exploiter en GAEC une autre ferme plus importante sur le territoire de Quetigny.

Racheté totalement par la commune les bâtiments de ferme furent transformés certains en bureaux pour la mairie d’autre en salle des fêtes. Enfin le Maire Michel Rasera inaugure en 1982 le nouvel l’hôtel de ville que l’on voit aujourd’hui en utilisant la structure initiale et en reprenant totalement la distribution des bureaux.

La Mairie à remplacé la ferme

La Mairie à remplacé la ferme

La Ferme Lignier

Au centre du village, là où a été construit le centre ville se trouvait la ferme exploitée par la famille Lignier. Celle-ci appartenait au docteur Camuset de Dijon spécialiste ORL.

Si l’on consulte un peu l’historique de celle-ci, les époux Camuset avaient acheté cette ferme en 1945. Le précédant propriétaire exploitant étant Pierre François Courtot, les parents de Paul, lequel était entrepreneur de travaux publics.

C’est en 1946 que la famille Lignier prend l’exploitation de la ferme avec ses 70 hectares environ, cultivant principalement le blé, les betteraves à Sucre et fourragères. A l’origine 7 chevaux assuraient le travail de la terre, petit à petit ils seront remplacés par le tracteur.

La ferme avait également un important cheptel de bovins. Le troupeau comprenait environ 35 vaches. Celles-ci ruminaient dans les nombreux prés alentours Au retour à l’étable la plupart s’arrêtaient pour boire dans la rivière toute proche. Nombre de villageois venaient chaque soir avec leur pot de lait.

Les enfants de la ferme : Gilberte, Denise, Gilbert apportèrent une importante contribution à l’exploitation reprise par ce dernier en 1970. Puis le village devenant petite ville, la terre fut vendue petit à petit puis les bâtiments de la ferme, obligeant l’exploitant à quitter la commune.

Le corps de ferme et les terres alentours (2 ares 50) furent rachetés par la commune en 1982. Puis l’ensemble a été démoli et c’est à cet emplacement qu’aujourd’hui se trouvent les principaux commerces qui entourent la place de la Liberté avec au centre le super marché City.

La Ferme Lignier

La Ferme Lignier

La Ferme Payen-Gillardin

Cette ferme se situait sur le hameau de Corcelles-en-Mont-Veau au sud du village de Chevigny-Saint-Sauveur. Elle appartenait à Paulus Payen (ancien Maire de la commune de 1935 à 1950) puis à Georges Gillardin qui avait épousé Jeanine Payen la fille, seule héritière.

La ferme était importante. 180 hectares cultivés principalement en céréales et betteraves à sucre. Comme les autres, après les chevaux, elle utilisera un important matériel : gros tracteurs, moissonneuse batteuse…

De nombreuses vaches donnaient un lait abondant, celui-ci aussi était distribué au villageois, mais les « gros » chiens qui étaient dans la cour effrayaient les enfants.

La ferme fut reprise un temps par un gendre de Georges Gillardin. La aussi la terre fit place aux constructions. La ferme arrêta son exploitation, les bâtiments et terrains avoisinants furent transformés en plusieurs habitations

Ferme Payen-Gillardin

Ferme Payen-Gillardin

La Petite Ferme Soubeyrand

Cette ferme était petite. La famille Soubeyrand exploitait environ 20 hectares de terre. Etant jeune, Louis Soubeyrand, le fils reprit l’exploitation Le lait de quelques vaches assurait un complément de revenu indispensable. Mais une si petite structure devint vite invivable, l’exploitation fut abandonnée et la maison détruite.

La petite ferme Soubeyrand (démolition)

La petite ferme Soubeyrand (démolition)

La Petite Ferme Chenevier

Comme la précédente, cette ferme était petite. Mais Marius (dit Lulu) remplaça son père et continua l’exploitation d’environ 35 hectares existants..

L’image ci-dessous montre, en 1979, le dernier cheval labourant la terre à Chevigny-St-Sauveur avec Marius à la charrue. C’était la bonne vieille jument que son propriétaire laissait souffler un bon moment au bout du rang, Fauvette avait 34 ans ! Son « patron » disait lui-même "Quand je la fais travailler une demi journée, je lui laisse un repos d’environ 1 mois et demi, et puis je la laisserai finir ses jours à l’écurie."

A Chevigny-St-Sauveur, longtemps encore, Marius venait en course avec son vieux tracteur Mais la maladie le cloua au lit. Après un court séjour à la Fontaine d’Ouche en 2000 il termina sa vie à la maison de retraite de la ville le 30-12-2009

La petite ferme Chevier et le dernier ChevalLa petite ferme Chevier et le dernier Cheval

La petite ferme Chevier et le dernier Cheval

Publié dans Les vestiges du passé

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