Hommages de la ville
Une situation de 2016 permet de constater que 7 personnes de notre ville ont leur nom immortalisé. Selon les époques et au fil des années celles-ci ont œuvré de diverses façons pour notre commune.
Afin que leur action ne soit pas oubliée, un bâtiment, une rue, une allée permettent de garder mémoire du nom de ceux qui à un moment donné ont participé à la vie, à l’essor de Chevigny-St-Sauveur.
Voici donc ces personnes et un peu de leur histoire…
Henri MARC
Henri Marc nait en 1923 à Chevigny-St-Sauveur, il est le 4ème et dernier enfant du couple Jules et Marie-Alexandrine, les aubergistes du village. En 1950 il épouse Marie-Louise, ensemble ils auront 3 enfants.
Henri et son épouse reprendront l’auberge-ferme des parents mais abandonneront la culture au profit de l’activité de restaurant. En 1960, ils agrandissent les locaux en créant 6 chambres d’hôtel et développent l’activité de restaurateur pour des festivités familiales (mariages, banquets), dans un premier temps.
C’est dans la « grande » salle que chaque mercredi durant la période 1951-1966 les habitants et les jeunes du FPA bénéficieront de séances de cinéma. C’est dans ces mêmes locaux que l’on trouvera le 1er bureau d’embauche de la BAP.
Les locaux ne cesseront de s’agrandir, et les « pensionnaires » du midi seront de plus en plus nombreux, Marie-Louise s’active aux fourneaux et l’établissement devient réputé.
Cet important investissement du couple n’empêchera pas Henri de s’engager fortement pour participer au développement de la commune. En 1953 il sera élu puis réélu en 1959, mandat où il sera nommé adjoint au Maire Jean Froussart.
Un 3° mandat toujours comme adjoint commence pour lui en 1965. Hélas la maladie et la mort viendront interrompre son engagement en 1966.
En 1968, le conseil municipal décide de baptiser à son nom une rue du lotissement des Ayers construit sur le champ charpentier dont il était en partie propriétaire.
Quelques mois après, sa mémoire sera de nouveau honorée dans le même quartier, le premier groupe scolaire primaire et maternel construit s’appellera alors «groupe scolaire Henri MARC» et en octobre 1991 l’école maternelle Henri MARC sera inaugurée au lotissement du château.
En 1994 les enfants séparent l’activité hôtel-restaurant et le tabac. En 1994, un couple poursuit l’activité du « Bon Accueil » et l’autre crée le bureau de tabac-journaux « Totem » Mais le décès subit de Jacky en 1997 sera à l’origine de grands changements.
La famille Marc vivra à cet endroit pendant près de 175 ans et en 2016 ou 2017, sans doute, tout cet ensemble disparaitra…
Jean VAYROU
Jean-Vayrou s’installe avec sa famille à Chevigny rue de Meursault en 1959 avec Marguerite, son épouse ils ont 4 enfants : Georges (1950), Françoise (1956), Gilbert (1958), Danièle (1964)
Inconditionnel de la Lutte, il va développer cette discipline dans la commune, tâche d’autant plus forte qu’il exerce la fonction de Conseiller technique régional pour ce sport.
Dès 1962 il crée donc à Chevigny avec Jean Froussart, maire, Henri Marc adjoint, Michel Bérard et Georges Liochon, la première association l’ASC qui a pour objectif initial de mettre en place la Lutte, cette association regroupera jusqu’à 11 sections sportives et 7 sections culturelles. Avec son épouse, il sera toujours bienveillant à toutes les activités sportives qui au fil des années vont se développer dans la commune.
Les premières années sont difficiles car les locaux manquent. La Lutte s’installera de nombreuses années au-dessus des pièces de la salle des fêtes jouxtant la Mairie, qui n’est au départ qu’un bâtiment agricole désaffecté. Ce sport, qu’il contribue à fortement développer, sera très présent dans la commune avec l’organisation de nombreuses compétitions.
Jean Vayrou va totalement s’investir dans la vie de la commune effectuant 2 mandats de conseiller municipal (1971-1977 et 1977-1983) Au cours de ces mandats il sera l’instigateur acharné pour la création d’un Office municipal des Sports, dont il sera président, qui voit le jour en 1978 et permet surtout de lancer le Centre Médico-Sportif.
Vice présidente de l’ASC durant de longues années, et très active à l’Office municipal des sports dont elle assurera le secrétariat on retrouvera son épouse Marguerite qui n’aura de cesse aussi, de développer le sport notamment à la Gymnastique et au Basket. Elle deviendra même présidente de l’ASC.
A force de ténacité, une salle spécialisée portant le nom de Jean Vayrou, unique en France, sera affectée à la section Lutte en 1984, section qui prendra le nom de lutte olympique
Jean FROUSSART
Jean FROUSSART est arrivé avec Denise son épouse et déjà 10 enfants, à Corcelles en Mont Vaux en avril 1947. La maison de 14 pièces et son parc d’1 hectare accueilleront encore 6 autres enfants.
Il mettra son métier de menuisier-ébéniste au service de la SNCF en étant sous-inspecteur des bois.
C’est en 1953 qu’il prendra la tête d’une liste électorale visant, entre autre, à bousculer l’immobilisme de la commune.
Il assurera 4 mandats successifs (1953-1977) et durant ces 24 années verra la population passer de 312 habitants à 6700.
C’était un visionnaire !
L’éducation est sa priorité, il sera à l’origine de l’installation de la première classe maternelle au cœur du village, puis viendra le développement économique de la commune :
- Installation de l’eau courante et de l’électricité dans chaque foyer
- Création d’une voie ferrée desservant zones industrielles et artisanales
- Installation de l’AFPA dans l’enceinte du château
- Ouverture de la S.B.A.P (Ste Bourguignonne d’Application Plastique) avec un millier de. salariés qui seront à l’origine de la création de lotissements.
- Réfection totale de l’église de la Ste Trinité, sans oublier son auvent confectionné par lui-même.
- Ouverture du collège
- Mise en fonctionnement de la station d’épuration
- Edification du gymnase des Iris et des différents groupes scolaires. (voir article des anciens maires sur ce blog)
- Edification du COSEC (Aujourd’hui, gymnase Eric Chenevoy)
- Installation de la piscine
- Création de la section « Gymnastique Volontaire » qui perdure encore en 2016.
Jean FROUSSART restera une importante figure incitatrice du développement de Chevigny St Sauveur.
C’est en 1990 que la Municipalité, pour l’honorer, donnera son nom à la « Maison des Associations » située rue de Meursault à Chevigny St Sauveur.
Cette maison est désormais très utilisée par de nombreuses associations.
Eric CHENEVOY
Eric Chenevoy nait à Dijon le 30 janvier 1966 et décède dans cette ville le 29 février 1996.
Ce jeune garçon sera élevé dans une famille d’enseignants et de sportifs (mère institutrice puis directrice, père Inspecteur à Jeunesse et Sports). Le plus jeune de la famille composée de 5 garçons, il est arrivé à Chevigny-Saint-Sauveur à l'âge de 3 ans pour suivre une scolarité à l’école du Buisson Rond, au collège de la commune puis au lycée Carnot de Dijon. Ensuite il suivra un parcours universitaire couronné en 1990 par une maîtrise en Administration Economique et Sociale puis la réussite du Concours de Conseiller Principal d’Education.
Eric fut un des plus jeune licencié (9 ans) du club ASC Hand-Ball. Cette section de l’ASC fut créé en 1975 par Robert Chenevoy son père, alors adjoint municipal à Chevigny-Saint-Sauveur en charge de nombreux dossiers d’équipements collectifs dont notamment le second gymnase de la commune appelé alors COSEC (Complexe Sportif Evolutif Couvert).
Depuis tout jeune, Eric a su rassembler autour de lui, années après années, de nombreuses amitiés, complicités et vocations. Il a fait grandir les autres à ses côtés et les responsabiliser que ce soit en qualité de joueur au club de l’ASC, en sport-études au Lycée Carnot comme en sélection de Bourgogne.
Comme éducateur sportif et entraineur, il a été pratiquement présent à toutes les équipes. Sa plus grande réussite fut de hisser l’équipe première en Nationale 3. Par cela l’ASC a conquis un public important et la renommée sportive fit connaître Chevigny-Saint-Sauveur bien au-delà de la région de Bourgogne.
Construction du gymnase en 1973, le Gymnase extérieur et intérieur
C’est en 1996 que le Député-maire de la ville, répondant à la demande de l’ASC, à donné le nom d’Eric CHENEVOY à ce gymnase au cours d’une émouvante cérémonie à laquelle participaient notamment ces parents.
Hélène JAMBARD
Hélène STROHËKER qui épouse Alexandre JAMBARD en 1946 et sera veuve en 1954 nait en 1901 et entre à l’Ecole Normale des filles de Dijon, elle va y recevoir l’instruction et la formation pédagogique imposées aux instituteurs et institutrices. Elle va débuter sa vie professionnelle à Eringes en 1921, puis Renéve en 1922, Panges en 1925, Bressey-sur-Tille en 1928 et enfin Chevigny-Saint-Sauveur en 1931 où elle finira sa carrière en 1958.
A l’époque, la population du village était faible, 230 à 250 habitants. L’école communale mixte accueille tous les niveaux de classes de 4 ans à 14 ans. C’est dire des qualités demandées à l’institutrice et l’emploi du temps combinant la dictée aux uns, la rédaction, le dessin, la lecture silencieuse, les mathématiques aux autres.
Elle était aussi secrétaire de Mairie et avait aussi le rôle d’infirmière, parcourant les quelques rues du village sur son vélo pour faire les piqûres aux uns et aux autres.
Mais voici la guerre et sa période troublée. Les allemands ont installé leur «kommandantur» au château, les occupants ne relâchent pas leur étreinte, ils multiplient les rafles, les arrestations, les déportations, les exécutions. A compter du 1er août 1944 on ne fusille plus au « stand Montmuzard » mais dans les bois environnants. Ainsi dans la forêt de Chevigny-Saint-Sauveur entre le 11 et le 22 août, 10 patriotes seront exécutés, et parmi eux le commandant Portefaix, le capitaine Jeannet (« Brune »).
Louis Soubeyrand qui travaillait dans son champ près de là découvrit le premier groupe de 5 cadavres dont l’exécution datait déjà de plusieurs jours. Comme elle le fit chaque fois, Madame JAMBARD, institutrice et secrétaire de Mairie à Chevigny, se rendit au château occupé par les allemands pour demander l’autorisation de ramener et ensevelir les corps. Ces opérations devaient aussi permettre de relever des indices destinés à l’identification des victimes.
Mme JAMBARD racontera ainsi : "Les Allemands ont répondu à ma demande à condition de m’accompagner. C’est ainsi que je suis partie encadrée par deux soldats allemands armés… Par quatre fois ces événements ce sont répétés devant les Chevignois qui travaillaient aux champs"
Après la guerre, Hélène Jambard sera nommée directrice, terminera son enseignement jusqu’à la retraite en 1957. Elle décédera suite à une attaque cérébrale en mars 1990..
En 2003, le Conseil Municipal de Chevigny-St-Sauveur a décidé de donner le nom de rue Hélène JAMBARD à la voie qui dessert le lotissement Clos du Roy tenant avenue de la Visitation et aboutissant allée des Martyrs de la résistance et rue Maréchal de-Lattre-de-Tassigny, près du monument des fusillés. Depuis, le rond point Hélène Jambard et sa triste réputation à été aménagé à l’extrémité de la rue.
Pierre RAVIOT
Pierre RAVIOT, qui sera communément appelé Louis nait en 1874 à LONGVIC. Il sera l’aîné d’une fratrie de 3 garçons. Son père Pierre exerçait la profession de Maréchal-ferrant à Longvic.
Tête forte, en 1893, il s’engage à 18 ans ½ pour 4 ans dans le régiment de Spahis stationné à Batna en Algérie. Ce régiment le conduit à l’école de Cavalerie de Saumur et plus particulièrement à l’école de Maréchalerie de 1893 à 1894. Son cahier de maréchalerie révèle une discipline et des conditions de vie rigoureuses
Pierre RAVIOT à la retraite et le jeune Spahis
De retour au pays il est embauché à la forge d’Eugène FERARD lequel va décéder. Pierre RAVIOT qui vient d’épouser Marthe TALMOT rachète le fond et devient le maréchal-ferrant, taillandier de la commune et tout en assurant le ferrage des chevaux très nombreux en notre commune, il mettra ses connaissances du cheval et ses compétences en maréchalerie au service des habitants. Il touchera aussi à la ferronnerie, notamment pour installer les casiers à vin de la glacière construite au château, Il sera également forgeron et les plus anciens se souviennent encore du marteau qui battait l’enclume pour la fabrication de ces pioches qu’on venait acheter de loin. Il sera Chevalier du Mérite Agricole.
Son activité professionnelle qui consomme beaucoup son temps ne l’empêchera pas de s’investir fortement pour la commune. Conseiller municipal dés 1925. Maire de 1930 à 1935, adjoint à partir de 1935 et surtout il assurera la fonction de Maire pendant l’occupation allemande avec toutes les contraintes et graves péripéties de l’époque. En 1951 il recevra la médaille de vermeille Départementale et Communale.
Notons aussi que dès 1903 il sera Sapeur-pompier, Sous-lieutenant de la Cie de 1910 à 1929 puis lieutenant en 1930, membre du jury de cours d’Assises en 1920 et 1924, peseur à la bascule publique à partir de 1910 jusqu’à sa démolition vers 1953 et enfin secrétaire de la Sté de Secours Mutuels de 1906 à 1950. Un article à ce sujet à été publié sur ce blog.
On peut souligner encore que ce grand serviteur de notre commune ne sera pas mobilisé au front en 1914 car il à 40 ans, mais il sera réquisitionné comme régleur à l’alésage dans les usines de Matériel de guerre de Lyon.
La maison de Pierre RAVIOT et sa « forge », avant démolition se trouvaient tout proche, là où maintenant s’élève le centre ville. Suite à son déplacement et à l’aménagement de la place du Monument aux Morts, le 8 mai 2013, la municipalité à tenu à mettre à l’honneur sa mémoire en inaugurant à son nom, l’allée piétonne et cycliste reliant le quartier du Breuil à l’Avenue de la République et au Centre Ville
Lucien BRENOT
Malheureusement, faute de réponse, il n’a pas été possible d’écrire un nouvel article sur l’ancien Maire de Chevigny-Saint-Sauveur qui aura dirigé la commune pendant 5 mandats.
Aussi les lecteurs sont invités à consulter l’article qui lui a été consacré sur ce blog en temps qu’ancien maire et sur le « 4 pages » de novembre 2012 l’hommage qui lui a été rendu lors de son décès.
La Médiathèque qui porte son nom a été inaugurée les 3 et 4 octobre 2015, là aussi le bulletin communal a largement couvert cet évènement et rendu hommage à Lucien Brenot.
Un merci particulier aux personnes et à leur famille qui m’ont fourni des informations et photos, permettant l’écriture de cet article : Jean-Claude Marc, Françoise Tourne/Vayrou, Marie-Jo Froussart, Monsieur et Madame Robert Chenevoy