Chevigny et Dijon
Une tranche de vie à Chevigny
1-1862, Incendie au château…
Voilà ce que raconte un ancien de la paroisse…
«Le jeudi 7 août 1862, vers les deux heures de l’après-midi, un incendie s’est déclaré dans les remises du château de M. le Baron de Montillet, au premier signal donné par la cloche paroissiale, tous les habitants de Chevigny et du village voisin se sont rendus de suite, sur le lieu du sinistre. Ceux qui étaient à la campagne (les voisins) se sont dirigés sur Chevigny.
Tous ont rivalisé de zèle et de travail, Monsieur le Baron de Benoit, (Maire de Quetigny) M. Minot curé de Quetigny sont arrivés les premiers et ont donné constamment l’exemple du travail et de la bonne direction des chaînes pour fournir de l’eau aux différentes pompes qui fonctionnaient avec zèle et ardeur.
Les pompiers de Quetigny ont passé une partie de la nuit après s’être rendu maître du feu ; et ceux de Chevigny n’ont quitté les lieux que le lendemain dans l’après-midi. La perte qui consiste en fourrage, fagots, bois de service et dans les bâtiments peut s’évaluer de 18 à 20 mille francs. Cet incendie ne peut être attribué qu’à la fermentation des fourrages et non à la malveillance.
M. le Baron et Mme la Baronne de Montillet étaient présents et ils ont été témoins du zèle des habitants, non seulement de Chevigny, mais encore des villages voisins pour éteindre le feu, car tous, vieux, jeunes filles et enfants ont travaillé avec courage et persévérance.»
Les communs reconstruits
2-Petit digest sur la noblesse à Chevigny...
A cette occasion, retrouvons la famille de Montillet de Grenaud dont la vie est contée sur ce blog pour parler des derniers possesseurs de la terre de Chevigny-St-Sauveur et brièvement découvrir leurs titres de noblesse.
Rappelons la hiérarchie de la noblesse :
- Duc, duchesse
- Marquis, marquise
- Comte, comtesse
- Vicomte, vicomtesse
- Baron, baronne
Ainsi en 1792, quelques années après la Révolution de 1789, arrive le Baron Thomas et son épouse Anne-Françoise. Il porte le titre de Baron car il est issu d’un second lit. Il décède à Dijon où il est enterré en 1831.
Puis ce sera le Baron Théodore, son fils qui devient héritier. Sa première femme étant décédée, il épousera sa cousine Euphémie, mais ils n’auront pas d’enfant. Il décède en 1881 puis son épouse héritière en 1891, le cimetière communal conserve leur tombe.
Enfin, le Comte François de Paule, le neveu, hérite alors de la terre et propriétés. Lui bénéficie du titre de Comte, puisque descendant du 1er lit. Cependant il dépensera beaucoup et devra tout vendre en 1908.
Ce sera le dernier noble à Chevigny ayant bénéficié du domaine pendant 17 ans.
Le château abandonné
A Dijon, des hôtels particuliers liés à Chevigny…
3-Hôtel Rigoley-de-Chevigny
Cet hôtel s’élève place des Cordeliers. Il se cache derrière un imposant portail au fronton cintré. Une fiche historique apposée là en fait une description succincte.
C’est donc le propriétaire du château de Chevigny, Pierre Rigoley, à qui l’on doit sa forme contemporaine de la fin du XVII° siècle
Ce Pierre Rigoley achète cet hôtel particulier vers 1676 à Jean Borot, pour le revendre autour des années 1730. Comme déjà indiqué dans ce bog, Pierre Rigoley s’installera à l’hôtel des Barres rue Chabot Charny et apportera des modifications prestigieuses.
Les photos ci-dessous permettent de découvrir ce bel édifice. L’hôtel vu du jardin, avec sa partie surélevée et les 2 petits pavillons qui l’encadrent, le toit avec ses tuiles vernissées et bien disposées est séduisant, également le perron avec son élégant escalier bordé de balustrades ouvragées
Façade Jardin
Jardin
Enfin la curieuse salle des fêtes bâtie au fond du jardin, surprend totalement le visiteur, en effet, celle-ci est bien proportionnée et le décor séduit : bustes, allégories…
Salle des fêtes
Allégorie
Buste
4-Hôtel de Montillet
Celui-ci si situe au 3 rue Buffon, il fut construit en 1757 pour Pierre Jobard trésorier au Parlement de Bourgogne. On surnommait l’architecte de cet hôtel élève de l’Académie de Rome « le Romain » Mais son nom était Nicolas Lenoir, bien connu pour la réalisation de l’hôtel Bouhier de Lantenay, abritant actuellement la Préfecture. Cet hôtel, acheté en 1894 par la famille Carrelet de Loisy est désormais une copropriété. La famille de Montillet propriétaire du château de Chevigny l’occupa durant de très nombreuses années. Ainsi cette belle porte d’entrée ouvre sur un porche permettant d’accéder à la cour. Le décor est rigide mais bien disposé. L’histoire retient l’important contrat de mariage qui fut signé là en 1824 entre le baron Anthelme Lazare Théodore de Montillet et Marie Joséphine Alix Pelletier de Cléry Ce jour là le notaire inscrira les noms et recueillera les signatures des 200 membres des familles présents…Ce sera la baronne Euphémie de Montillet qui résidera dans cet hôtel. Mais après la mort prématurée d’Alix Pelletier de Cléry en 1832, elle épousera son cousin Théodore surtout pour que l’immense fortune des de Montillet ne soit pas dispersée…
Notons que les hôtels particuliers des 13 et 15 rue du Vieux Collège devenus notamment le lycée des Arcades appartenant à Monsieur Languet Robelin comte de Rochefort sont revenus par testament à la famille de Montillet.
3, Rue Buffon 1990
3, Rue Buffon 2020
Porche
5-Hôtel Malteste
Un article parle de la propriété Malteste aujourd’hui occupée par la famille Blin-Heckenroth située à Chevigny-St-Sauveur route de Dijon, face à la Médiathèque.
Cette propriété fera plutôt office de résidence de vacances, le reste du temps la famille Malteste réside à Dijon dans son hôtel particulier 7 rue des Bons Enfants. (voir photo sur ce blog).
Les historiens ne parlent pas de cet hôtel qui sera vendu par les héritiers et transformé en petits appartements.
Par contre, sans qu’aucun lien généalogique ne soit encore établi, il existe l’hôtel Maleteste sis au 7 de la rue Hernoux construit au XVI° siècle et remanié au siècle suivant par François Malteste alors maire de Dijon en 1651. Dans ce lieu la musique y a toujours tenu une place de choix, et régulièrement l’association, active de nos jours : «aux amis du 7» reçoit des musiciens célèbres. Aujourd’hui cet hôtel est la propriété de la famille Blagny. Ce bel édifice à conservé sa façade équilibrée, son escalier spacieux, ses salons, son jardin d’agrément.
Intérieur de l'hôtel
Jardins
Merci à Madame Thérèse Dubuisson, Messieurs Philippe de Montillet de Grenaud et Paul Blagny pour les informations données et autorisations diverses.