La guerre de 1870...

Publié le par Bernard

Donc, le 1er octobre 1865, Jean MOISSENET est de nouveau proclamé maire de Chevigny-St-Sauveur.

Aussitôt, M. le Maire expose à l’assemblée que l’orgue harmonium que M. le desservant avait placé dans l’église et dont le chantre se servait dans les offices divins ayant été retiré, il en résulte que la solennité des offices se trouve réduite et que le chantre est plus fatigué dans ses fonctions. Il propose en conséquence au conseil  municipal de faire pour le compte de la commune l’acquisition d’un orgue harmonium. Le Conseil Municipal décide d’acheter pour le compte de la commune de Chevigny-St-Sauveur un orgue harmonium pour être mis a disposition du chantre pendant les offices divins. Au cours d’une séance extraordinaire le 26 janvier 1866 le Conseil Municipal vote la somme de 400 F pour le marché d’acquisition signé avec M. ROTHE facteur d’orgues demeurant à Dijon.

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Antiphonaire de 1791, utilisé par le chantre, à la paroisse de Chevigny-St-Sauveur – Photo BR

Puis cette autre délibération montre les réactions du Conseil Municipal face à la lecture de l’arrêté de M. le Préfet qui a nommé adjoint de la commune de Chevigny-St-Sauveur M. Henri Hutteau cultivateur à Chevigny-St-Sauveur et l’oblige a prêter, le serment exigé par la constitution et dont la teneur suit : « Je jure obéissance à la constitution et fidélité à l’empereur ». M. Hutteau appelé à la séance a prêté le serment précité.

« Aussitôt tous les membres du conseil présent à la séance on fait observer que l’installation de M. le Maire à laquelle ils ont procédé ayant attiré de vifs reproches de la part des habitants, que M. Hutteau lui-même n’ayant pas eu de suffrages aux élections municipales, son installation leur susciterait les mêmes reproches que celles du maire et que pour ces motifs, le Conseil Municipal se refuse à prendre part à l’installation de M. Hutteau dans les fonctions d’adjoint de la commune de Chevigny-St-Sauveur. »

Ensuite en février 1866, le Conseil Municipal vote la gratuité de l’enseignement pour l’année 1867, arrête le traitement de l’instituteur à 800 F, alloue une indemnité pour l’éclairage et le chauffage et en outre une gratification de 76 F à M. Magnien, instituteur pour surcroît de travail celui-ci dirigeant depuis le 1-12-1865 et 3 fois par semaine des cours d’adultes qui se continueront jusqu’au 15 février courant.

Dans le même temps, des aides seront accordées à différents habitants de Chevigny pour leur permettre de substituer de la tuile à la couverture de chaume du bâtiment dont ils sont propriétaires.

En février 1869 c’est Pierre BOITEUX qui est nommé maire de la commune et fera voter une somme de 100 F pour répondre à l’intention du gouvernement qui demande que la fête nationale du 15 août soit célébrée avec toute la pompe possible. (1)

Sur le plan national, la situation est grave.

La candidature d’un Hohenzollern, cousin du roi de Prusse au trône d’Espagne et la dépêche d’Ems sont à l’origine de la déclaration, par Napoléon III le 16 juillet 1870, de la guerre à la Prusse qui avait toute l’Allemagne derrière elle.

L’armée française fut rapidement encerclée dans Sedan en septembre 1870 et entraîna la chute de l’Empire.

Les Prussiens arrivèrent devant Dijon, mais l’objectif restait Paris. Le 18 janvier 1871, à Versailles, le roi de Prusse avait été proclamé empereur d’Allemagne. Quant à la France elle signa à Francfort, le 10 mai 1871 un très dur traité.

Mais dans notre commune, en septembre 1870 l’équipement et l’armement de la garde nationale faisaient l’objet de la délibération suivante :

« Considérant la pauvreté de la commune et que le képi est l’objet d’équipement dont l’utilité est la plus urgente .le Conseil délibère que le prix du képi seul sera supporté par la commune et pour 60 soldats dont 2 officiers et 58 sous-officiers et vote la somme de 150 Francs.

Il demande que tout le reste de l’équipement soit fourni gratuitement à la commune.

Considérant en outre que la commune ne possède que 29 fusils et aucun sabre et qu’il est urgent que la garde nationale soit armée, demande qu’il soit livré à la commune 29 nouveaux fusils et 2 épées ou sabres d’officier et qu’il soit joint à ces armes 58 nécessaires d’armes, la commune en étant complètement dépourvue, ainsi que 58 sabres de sous-officiers et soldats dont 32 ont été enlevés à la commune en 1869 et qui lui appartenaient. »

Après la défaite de 1871, Paris fut secoué par une terrible révolte sociale, la Commune, qui fit des milliers de victime dans la classe ouvrière et qui décapita le parti socialiste.

Une Assemblée nationale fut élue au suffrage universel et Thiers, chef du gouvernement, allait se consacrer au relèvement de la France quand éclata la terrible émeute de la Commune de Paris. Une semaine sanglante s’ouvrit le 21 mai 1871 quand les Versaillais pénétrèrent dans Paris. Les insurgés reculèrent rue par rue, fusillant une cinquantaine d’otages. De leur côté les Versaillais massacrèrent tous les hommes pris les armes à la main ou simplement ceux dont les mains étaient noires de poudre. L’ultime combat eut lieu dans le cimetière du Père-Lachaise, devant le mur des fédérés.

La répression fut effroyable : il y avait eu 20 000 tués ou fusillés parmi les fédérés. Le gouvernement de Thiers fit effectuer 35 000 arrestations et le conseil de guerre prononça 13 450 condamnations à la réclusion, à la mort ou au bagne.

  1. Le Second Empire (1852-1870) rétablit le culte de la Saint-Napoléon, le 15 août. Ce sera la fête nationale jusqu’en 1869. De nos jours, seule la ville d’Ajaccio continue à célébrer ce jour-là, l’enfant du pays.

 

 

 

Publié dans Délibérations

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