La Mairie-Ecole
Par délibération du 10 février 1841, le conseil municipal demande à construire une maison commune.
A cette époque (selon les registres) c’est Etienne MAGNIEN qui est instituteur depuis 1839. Il vient de la commune de Cussy-la-Colonne et remplace le sieur Requichot qui a démissionné.
« M. le maire a fait à l’assemblée les observations suivantes :
- que la maison commune habitée par l’instituteur étant dans un état de destruction, il était impossible d’y laisser un mobilier pour y être exposé à être perdu par les pluies qui toutes les fois qu’elles tombent y pénètrent et la toiture et les planches du grenier et par conséquent arrivent sur le mobilier de l’instituteur qu’elles confondent.
- que si l’on fait des réparations dans la maison, la commune, sur les plaintes de l’instituteur, ne pourra lui refuser un logement autre que celui qu’elle lui a donné jusqu’à ce jour.
- que les réparations que nécessitent la toiture et l’intérieur de cette maison deviendraient très dispendieuses et qu’après tout il faudrait toujours arriver à la construction d’une nouvelle maison commune puisque les murs du logement de l’instituteur tombent en ruine et que la salle d’école qui reçoit quatre vingt et quelques élèves n’est capable que d’en loger 50 au plus, ce qui sans doute s’oppose à ce que les enfants fassent de rapides progrès dans l’instruction qui peut leur donner l’instituteur
Les membres du Conseil municipal, faisant droit aux observations de M. le maire, considérant en outre que la place occupée par la maison commune est assez vaste pour y élever un corps de bâtiment contenant tout ensemble, le logement de l’instituteur, la salle d’école et les dépendances annexes ordinaires délibère que M. Feneon, architecte soit sollicité par M. le Préfet pour effectuer les travaux à la saison d’été.
Le 6 février 1842, le conseil municipal examine le plan et le devis pour la construction de la maison commune
Le 3 novembre 1844, le Conseil Municipal donne une approbation provisoire pour la construction de la maison commune, selon le devis présenté par l’architecte M. FENEON pour la somme de 12300F.
Ainsi le bâtiment communal fut construit,
il porte au fronton de l’ancienne Mairie la date de 1844.
Le bâtiment en 2009.
Selon l’inventaire général du grand Dijon, la description de cet édifice est la suivante :
« Ce bâtiment de plan rectangulaire à deux niveaux et couvert d’un toit à deux versants en tuiles se situe le long d’une voie principale au centre de la commune. La façade sur rue présente deux entrées latérales surmontées d’inscriptions. A droite : « SALLE D’ECOLE », à gauche : « MAIRIE 1844 ».
Les locaux s’agrandissent
En 1849 on ajoute à cette construction un tee à porc, en 1859, une écurie, un poulailler, et des cabinets d’aisance et en 1865 un puits sur lequel on installe une pompe en 1882
Puis vint le temps de la gratuité avant les lois de Jules Ferry.:
Par délibération du 4 février 1866 Le CM vote la gratuité de l’enseignement pour l’année 1867 et arrête le traitement de l’instituteur pour 1867 à 800 F.
Même des cours pour les adultes :
Au cours de cette même séance, M. le maire expose que M. MAGNIEN instituteur communal dirigent depuis le 1-12-1865 et 3 fois par semaine des cours d’adultes qui se continueront jusqu’au 15 février courant. Il y a lieu d’allouer une indemnité pour l’éclairage et le chauffage et en outre une gratification pour surcroît de travail – vote un crédit de 76 F pour M. Magnien, instituteur.
Et voici les lois Ferry de 1881 et 1882
La loi de 1881, rend l'enseignement primaire public gratuit, ce qui permit de le rendre ensuite obligatoire par la loi de 1882, qui impose également un enseignement laïc dans les établissements publics.
Des pressions pour ouvrir plusieurs écoles…
Dans sa cession du 1er juillet 1888 le conseil municipal fait les observations suivantes :
« L’école primaire élémentaire existant actuellement au chef lieu de la commune dirigée par un seul maître est bien suffisante pour le village – 30 élèves au plus la fréquentant chaque année.
En outre le hameau de Corcelles-en-Montvaux, annexe de Chevigny n’étant qu’à 1500 m environ de la mairie et n’ayant qu’une population scolaire très faible le besoin d’une école spéciale ne s’y fait nullement sentir. »
Le Conseil municipal vote le statu quo et maintient une seule école.
Et l’on ne veut toujours pas d’Institutrice…
Par délibération du 7 août 1898 le Conseil Municipal maintient sa délibération du 9 février 1894 dans laquelle il se refuse énergiquement au remplacement de l’instituteur de l’école mixte par une institutrice !
Ce choix est rappelé le 29 décembre 1912, car le CM souhaite le maintien d’un instituteur plutôt qu’une institutrice.
Une clôture pour l’école et l’observation de la laïcité
Le 30 août 1901 le CM ouvre un crédit de 298.40F pour le paiement de la barrière en fer faite et posée à la maison d’école, barrière aujourd’hui enlevée. 23 novembre 1903, le Conseil décide de se conformer aux instructions ministérielles et d’enlever de la salle d’école les deux tableaux religieux qui y sont apposés, les deux tableaux ne devant plus figurer à l’inventaire du mobilier scolaire.
Et enfin l’horloge (qui a disparu) est réparée en 1921…
Voici donc depuis la construction de l’école les différent enseignants qui se succèderont, les femmes prennent la place à partir de 1920 :
1er octobre 1891 Jean Baptiste LEFAURE
1er octobre 1893 Henri GEVREY (vient de Bellefond)
1er mars 1905 Alexandre MONNIOT
1er Octobre 1911 Louis Albert Frédéric BAZENET
1er Octobre 1920 Mme BALIZET
1er Janvier 1931 Hélène JAMBARD
1er octobre 1957 Henriette BOURLAND
Une classe de l’école communale en 1957…
La construction de la 1ère école maternelle
L’arrivée de la Municipalité de jean Froussart provoque le développement de la commune avec la construction du lotissement des Castors route de Bressey et l’édification en 1953 d’une école maternelle selon la délibération faite le 30 mai 1953 dont voici la teneur :
« Le Maire expose que l’effectif scolaire pour la rentrée d’octobre 1953 sera de 50 enfants, il est donc nécessaire, a priori, d’aménager un local suffisamment vaste pour y recevoir ces enfants. La classe actuelle étant surchargée par son effectif de 40 élèves sans compter une dizaine d’enfants fréquentant d’autres établissements scolaires.
Etant donné qu’il y a possibilité de créer une classe sans gros frais, sans demander de subvention avec le concours bénévole de la population par transformation d’une remise à pompe attenant à l’école.
Le CM après avoir examiné la situation décide que le maire sera chargé de la direction des travaux, et d’effectuer toutes démarches, de passer tous marchés s’il y a lieu, pour la réalisation du projet.
La commune prend en charge l’achat des matériaux. La caisse départementale à l’amélioration du service scolaire dans la mesure des sommes mises à disposition de la commune permettra l’achat de mobilier scolaire agréé, la fourniture de peinture, l’installation de lavabos. Les travaux seront effectués avec le concours bénévole des conseillers municipaux et toutes personnes qui voudraient se joindrent à eux…
Le préau serait construit sur l’exercice 1954 dans le jardin en prolongement de la salle, contre le mur de la maison Boiteux. »
Cet évènement est rapporté par le quotidien France-soir dans les termes suivants :
« C’est grâce à leur maire que les habitants de Chevigny-Saint-Sauveur, village de 236 habitants, situé près de Dijon, ont réalisé l’exploit de construire d’eux-mêmes, en cent jours, l’école qu’ils attendaient depuis quatre ans… La nouvelle institutrice s’appelle Madame Cantié. »
Puis l’école communale a laissé place aux différents groupes scolaires que l’on connaît :
L’école Albert Camus (démolie)
Le groupe scolaire Henri Marc
Le groupe scolaire du Buisson Rond,
Le groupe scolaire du Breuil,
Le groupe scolaire d’Ez Allouères…
Les services de la mairie ayant quitté depuis fort longtemps cette vieille construction pour faciliter notamment l’aménagement de logements, ces locaux ont été successivement utilisés pour l’installation provisoire de la première pharmacie, de la poste…Aujourd’hui l’ancienne salle de classe est louée au restaurant voisin et la maternelle est devenue un magasin de fleurs… ce qui explique sans doute l’état actuel de ces édifices…