Le travail du Chanvre et le choléra...

Publié le par Bernard

En 1849 la vie rurale se poursuit avec, notamment, deux nouveaux arrêtés qu’il apparaît intéressant de relever ici :

 « Considérant qu’il existe à Chevigny-St-Sauveur près des habitations deux creux de rouissage du chanvre (1), lesquels à cause du manque d’eau exhalent une odeur fétide qui est de nature a altérer la santé des personnes qui la respire et que les eaux salées et corrompues de ces eaux se mêlent à celles de la rivière sont également contraire à la santé des bestiaux qui s’y altèrent

Arrête :

Article 1.

Le rouissage du chanvre cessera à dater des jours de la publication du présent arrêté et ne pourra être repris que d’après l’autorisation de l’administration locale.

Article 2

Le garde champêtre est chargé de l’exécution du présent arrêté. »

 Arrêté municipal qui défend de faire des meules de foin, gerbes de pailles etc… dans l’intérieur du village.

 

P6290001

De beaux épis -Collection personelle  

    « Arrêté sur le glanage :
1)     Nul ne pourra glaner avant le lever ni après le coucher du soleil.

2)     Le glanage ne pourra se faire que dans les terres entièrement dépouillées de leurs fruits et non dans les javelles ni dans les gerbes hors même que celles-ci seraient en tas. Par terre dépouillée de leurs fruits il faut entendre non seulement un canton du finage ou une pièce entière appartenant à un seul propriétaire, mais un sillon seul dans lequel il est permis, aussitôt après l’entier enlèvement des récoltes.

3)     Le bétail  ne pourra être introduit dans les propriétés récoltées que 2 jours révolus après l’entier enlèvement des récoltes.

4)     Le garde champêtre est chargé de l’exécution du présent arrêté. »

 A ces règles s’ajoutent celle relative au glanage rédigé comme suit :

 « Art -1 Tout habitant de Chevigny-St-Sauveur qui n’est ni propriétaire, ni fermier pourra mettre en pâture sur les terres de son choix et en jachère ou dépouillées de leurs fruits, soit par troupeaux séparés, soit par troupeau commun jusqu’au nombre de six bêtes en laine et une vache avec son veau

Art – 2 Tout habitant de Chevigny-St-Sauveur propriétaire ou fermier de terrains sujets au parcours ou à la vaine pâture (2) ne pourra ajouter au nombre de têtes de bétail fixé à l’article qui précède que deux moutons et demi par hectare ou une bête bovine ou chevaline par 2 hectares. »

Puis, le 24 janvier 1851 le Conseil Municipal désigne Louis MAGNIEN à la tête de la Mairie.

Cependant, nous voici le 2 décembre 1851 avec le coup d’Etat de Napoléon III suivi de la nouvelle constitution de 1852.

Alors, les conseillers municipaux de Chevigny-St-Sauveur prêtent à nouveau serment : « Je jure obéissance à la constitution et fidélité au Président. » S’ensuit un nouvel arrêté préfectoral, du 8 août 1852, qui désigne Nicolas LARIGAUDET comme maire de la commune.

En février 1853, le conseil municipal prépare la fête anniversaire de la proclamation de l’empire et le nouveau maire Etienne MAGNIEN prête le nouveau serment : « Je jure obéissance à la constitution et fidélité à l’Empereur. »

A Chevigny aussi, les ravages du choléra sont mentionnés dans cet éloge de 1854 :

« Durant le temps que le choléra a régné dans la commune de Chevigny-St-Sauveur, la nommée Marie GUIGNOT, femme BON et sage femme audit Chevigny a été chargée de donner ses soins aux malades atteints de l’épidémie tâche qu’elle a acceptée et qu’elle a remplie d’une manière tout a fait louable et même digne d’éloges en plusieurs circonstances et invite le Conseil Municipal à allouer une récompense de 100 F due aux services rendus. »

Mais 1er juillet 1855 voici à nouveau Nicolas LARIGAUDET désigné comme Maire de la Commune.

 

 (1) Rouissage : macération que l’on fait subir au chanvre ou au lin, pour faciliter la séparation de l’écorce filamenteuse d’avec la tige.

Chanvre : Genre de plantes textiles qui portent le chènevis. Filasse qu’on retire de l’écorce du chanvre : le rouissage, le broyage et le teillage sont les trois étapes de la préparation du chanvre.

(2) la vaine pâture est un droit d'usage qui permet de faire paître gratuitement son bétail en dehors de ses terres, dans les bords des chemins, les friches, les terres nues de leurs cultures, les bois de haute futaie, les taillis de plus de 4 ou 5 ans.

 

 

 

 
 

 

 

Publié dans Délibérations

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