Propriété MALTESTE…VADOT, BLIN…etc…

Publié le par Bernard

Toujours en 2017, une belle propriété borde la route de Dijon, faisant face à la médiathèque et la Mairie.

Route de Dijon, la propriété face à la médiathèque

Nombreux sont les Chevignois et autres qui longent cette propriété. Alors, pour elle, ouvrons aujourd’hui la page… Pour l’histoire sachons que celle-ci a appartenu à la famille Malteste de 1845 à 1919, soit 74 ans… C’est cette famille qui est à l’origine de mes recherches.

Il est donc intéressant de parler de cette demeure qui a connu de nombreux propriétaires. Pour retrouver son histoire et la date de sa construction vers 1760 la tâche a été difficile.

C’est en partant de l’acte d’achat fourni par les propriétaires en 2017, Monsieur et Madame BLIN-HECKENROTH, que je remercie beaucoup, qu’il a été possible de remonter le temps, également, un contact avec un descendant de la famille, Jacques VADOT, très remercié aussi, a permis cette « rétrospective ».

Sans certitude absolue car il n’y a plus de documents d’archives, nous voici en 1760, avant la révolution française. A Chevigny-St-Sauveur Claude MAGNIEN s’installe comme recteur d’école jusqu’en 1771. Dans un village de moins de 300 habitants, ce personnage est important car il sait lire et écrire et possède donc la culture. Ce serait lui, né en ce village en 1738, qui avec sa première épouse, Barbe, construit (ou achète) cette petite maison qui au fil des siècles ne cessera de s’embellir et agrandir. Mais son épouse Barbe décède à 34 ans en octobre 1770. Alors, Claude épousera en seconde noces Jeanne-Thomasse MONGENOT en février 1771. C’est à cette époque qu’il laissera l’enseignement à Chevigny-St-Sauveur.

Plan cadastral Napoléon 1811. (Doc Archives Départementales 21)

 

Puis deux habitants, manouvriers, Jean-Baptiste BEAUFORT et Claude PETIT s’unissent pour racheter la maison qu’ils revendront en 1845 à Etienne MALTESTE.

 

Ce dernier est notaire royal à Dijon. Il a épousé à Chevigny-St-Sauveur, Anne PERREY en 1829. Or il se trouve que ses parents Jean-Baptiste PERREY et son épouse Catherine GUILLARDET ont une maison côté nord de la propriété…Le couple aura deux enfants Alix mariée avec Vivant BARBEROT et Victor resté célibataire, lequel occupera cette demeure.

 

A l’époque, la résidence principale de la famille MALTESTE est au 7 rue des Bons Enfants à Dijon (petite rue du musée Magnin) ; Chevigny est donc leur résidence secondaire. Victor Malteste, juge au tribunal de Dijon entretien une relation étroite avec le Baron Théodore de Montillet, qui possède le château de Chevigny-St-Sauveur. Les enfants de ce couple : Alix et Victor seront généreux avec la paroisse. Ainsi sont ils remerciés pour les objets donnés à la paroisse : Ornement, tapis d’autel, statuettes, chandeliers, candélabres et réalisation de dorure…En 1861, Victor est encore remercié pour avoir offert le vitrail de la Ste Trinité posé à une croisée nord de l’église, vitrail que l’on peut voir encore.

Hôtel 7 rue des Bons enfants (2017)

Vitrail église Ste Trinité – 1861

Et en 1849 une cloche, Alix Victorinne est bénie par Antoine Delangres, alors curé de la paroisse. Le parrain est Victor et la marraine Alix. Victor sera aussi membre du Conseil de fabrique en 1858. Il quitte cette fonction rapidement suite à des désaccords importants notamment avec le maire.

Puis, c’est en mai 1919 que Lucien VADOT et son épouse - Marie Duthu achètent pour leurs cinq enfants, la propriété qu’ils garderont jusqu’en 1950, soit plus de 30 années.

Hélas aussi, cette période couvre celle de 1939-1945 et l’occupation allemande.

Un petit fils, Jacques Vadot, a rédigé une brève histoire de cette époque et rassemblé bien des souvenirs. Ce document décrit la maison et son environnement. Avec l’autorisation de l’auteur, en voici un bref extrait : « Situé à proximité de Dijon, ce « petit château » devient alors la résidence de campagne [ou secondaire] de la famille où tous les enfants se retrouvent pendant la période des vacances. Ils en garderont d’innombrables et merveilleux souvenirs. Y seront accueillis oncles, tantes et cousins. Plus tard ce seront les petits-enfants, nés avant la guerre 39-45 qui y passeront quelques vacances »

Dans les années 30, la famille de Lucien VADOT quitte la Bourgogne pour la région bressane. A partir de 1940 Chevigny sera située en « zone occupée », rendant les vacances impossibles. La propriété successivement « habitée » par des allemands puis des américains, sera ensuite vandalisée par des habitants peu scrupuleux. Ne voulant pas, en raison de leur âge, en assumer la restauration, ses propriétaires décident de la vendre en 1950.

Vers 1925…des chemins de terre.- Photo famille Vadot.

 

Après 1950, pour une courte durée, le propriétaire sera André VEIL et début 1953 les époux BREGEAULT en deviendront propriétaire jusqu’en juin 1958. Hormis les actes notariés, il n’a pas été possible de trouver des informations pour cette période.

Enfin en juin 1958, Maurice BLIN et son épouse, originaires de Franche-Comté, deviennent acquéreurs du domaine.

Maurice BLIN, en sa qualité d’agrégé de philosophie a enseigné à Metz, Lille et Charleville-Mézières ; Il s’apprêtait à rejoindre son nouveau poste à Dijon lorsqu’il a été élu député de la 2° circonscription des Ardennes (1958 à 1962). Cette propriété qui devait être sa résidence principale est devenue sa résidence secondaire. Ensuite il est élu sénateur des Ardennes du 26 septembre 1971 à sa démission, le 4 juillet 2007. Ayant effectué plus de trente-six ans de mandat, dont 14 ans en qualité de Rapporteur Général du Budget, il est alors élevé à la dignité de sénateur honoraire. Sa biographie est éloquente et mérite d’être lue sur internet. Avec sa famille une fille et 3 garçons, il vient à Chevigny-St-Sauveur, sa résidence secondaire, une maison bourgeoise avec son parc et ses dépendances qu’il n’a cessé d’embellir.

La Maison BLIN-HECKENROTH en 2017

En 2004, c’est Edith HECKENROTH, fille de Maurice BLIN qui acquiert la propriété et désormais en assure l’entretien et l’embellissement.

 

Note : Encore, un immense merci à Madame Edith HECKENROTH née BLIN et sa famille ainsi que Monsieur Jacques VADOT grâce auxquels cet article a pu être rédigé et illustré et à Marie-Jo FROUSSART qui est à l'origine de ces relations.

 

 

 

 

 

 

Publié dans Les vestiges du passé

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