4 - Pierre de Chandio

Publié le par Bernard

Ce n’est que vers les années 1450 que l’on retrouve l’histoire de la Seigneurie de Chevigny-St-Sauveur, en effet, l’arrière petite fille de Jean de Vienne, Guillemette de Vienne épouse Pierre de Chandio qualifié Seigneur de Chevigny-St-Sauveur.

 Ici, le célèbre historien Bourguignon Pincedé qui a dépouillé tant et tant de documents de la province de Bourgogne, confirme qu’une quittance de l’an 1453 parle de cette Guillemette de Vienne femme de Pierre, seigneur de Chandyo de Chevigny-St-Sauveur fille héritière en partie de son père (il s’appelait aussi Jean de Vienne) seigneur de Roulans…

 Nobles de nom et d’armes, les de Chandiot établis au début du 15ème siècle dans le baillage d’Amont vivaient au siècle suivant à Besançon, dénommés simplement Chandiot et vivant de leur commerce d’orfèvre, ils fournissent au 17ème siècle, plusieurs gouverneurs.

 Le 1er connu est Antoine de Chandiot marié à Jeanne de Bauffremont, fille d’Henri, conseiller, Chambellan du duc Jean-sans-Peur et de Jeanne de Vergy dont il eut : Jean et Pierre qui suit.

 Pierre de Chandiot (on trouve ce nom écrit comme suit : Chandyo, Chandio, Champdeo…selon l’écrivain…).

 Pierre de Chandiot est au nombre des chevaliers comtois qui accompagnent en 1447 Guillaume de Chalon au Milanais revendiqué par Charles d’Orléans neveu du dernier duc Philippe Marie Visconti, décédé le 13 août. Expédition qui échoua faute d’argent et ne rapporta aux français en Italie « ni un pouce de terre, ni une alliance ».

 On découvre aussi les armes de la famille ainsi décrites : d’hermines à la fasce de gueules comme le montre l’écusson présenté :

 chandio

Enfin, Dom Plancher, lui aussi historien de Bourgogne décrit un tournoi en 1449 où s’illustra Pierre de Chandiot, en voici le texte :

 Messire Jacques de Lalaing, chevalier fameux, persuadé qu’au pays de Bourgogne il y avait grande Noblesse et gens qui défieraient ses gens, obtint du Duc la permission de tenir un tournoi à Chalon-sur-Saône… dénommé aussi « le Pas de la Dame en Pleurs » donné à l’occasion du mariage d’Isabelle de Bourgogne avec le duc de Clèves. Pierre de Chandio, armé de toutes pièces, montait un cheval magnifique, il était accompagné des seigneurs de Mirebeau, de Charny et de Sey ses oncles et d’environ 400 hommes nobles.

 Egalement voici ce qu’en dit l’éminent Courtépée :

 « A cette occasion je dois rappeler que Jacques de Lalain tint à Chalon un grand pas d’armes en 1449, comme Pierre de Beauffremont avait fait à la Charme de Marcenay cinq ans au paravent (1444) Peut-être n’était-il pas content de sa Dame qui ne lui avait pas donné l’emprise d’amour (comme écharpes, bracelets, cordons, etc…) ; car il fit peindre sur son pavillon, à côté de la Vierge tenant son fils, le portrait d’une dame richement vêtue, qui avait la mine d’une pleureuse, versant des larmes qui tombaient dans une fontaine sur laquelle une licorne était assise. On y voyait trois targes ; la première blanche, pour la hache ; la seconde de couleur violette pour l’épée ; la troisième noire, pour la lance ; toutes semées de larmes bleues ; d’où la dame fut nommée la Dame de plors, et la fontaine, la fontaine de Plors (pleurs).

Pierre de Chandios, gentilhomme bourguignon qui avait touché la targe blanche, parut dans la lice, armé de toutes pièces, le bassinet en tête et la cotte d’armes sur les épaules, et disputa devant le juge d’armes le prix à J. de Lalain. Charles d’Orléans, et Marie de Clèves, sa femme, furent témoins de ce tournoi, ainsi que Jean de Créqui qui revenait de la Palestine. »

 chevalier lalaing

 Jacques de Lalaing lors des tournois.

 Il pouvait avoir l’âge de trente ans environ, c’était un des plus beaux cavaliers de Bourgogne

Ils se battirent avec dix sept coups de haches. Après les dix sept coups de haches chevaleresquement donnés et soutenus, le Héraut de la Toison d’Or jeta le bâton blanc au milieu d’eux et les deux combattants furent séparés par les gardes de la Lice et amenés devant le Juge qui les fit embrasser et toucher dans la main, ensuite il renvoya chacun dans leur pavillon.

 Tournoi

Tournoi au début du XV° siècle

 Comme nous le disions précédemment, en 1876, l’historien, Joseph Garnier apporte sa contribution pour effectuer la recherche des feux en Bourgogne au XIV et XVème siècle. Le dernier décompte des feux se déroule à l’époque où vivait Pierre de Chandio et pour ces deux dernières (1469-1477) contemporaines des premières années de Charles le Téméraire, les causes de l’impôt qui le motiva, sont restées ignorées, mais on peut supposer qu’elles eurent pour objet l’argent nécessaire au duc pour résister au roi Louis XI avec lequel les trêves allaient expirer.

 Ainsi le « cherches » des feux du baillage de Dijon pour le fait de l’ayde de 40 000 francs octroyés à M. le duc en octobre 1469 dit ceci :

 Chevigney-Saint-Saulveur : il y a Chastel foussoier et sont les habitants taillables haut et bas de Monsieur Pierre de Chandiot

Feux taillables = 21

Courcelles-en-Malvaux : Sont taillables dudit Seigneur de Chandiot

Feux sers   = 7

 

Total = 28 feux

 

On sait déjà que l’auteur : Joseph Garnier compte 5 habitants par feu soit en 1469 (28x5) = 140 habitants.

 

Le Général de Mesmay précise aussi qu’Il est en 1467 rentier de la Saunerie de Salin et une quittance de 1453 signée Pierre de Chandio confirme les revenus de celle-ci (ADCO B.11398)

 

D’après ce général on voit ensuite Marc de Chandiot, fils de Pierre, seigneur de Chevigny-St-Sauveur.

 

Mais les documents d’archives restent muets sur ce point !

 

 

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